"Un autre commerce est possible"
Pour François Bayrou, si des quartiers perdent leurs commerces, si les centrales d'achat dictent leur loi, ce n'est pas une fatalité : c'est le résultat d'une politique qui ne regarde que les intérêts financiers à court terme, et ignore les besoins durables des producteurs et des consommateurs.
" Il faut soutenir les commerces de proximité, la création ou le maintien d'entreprises dans les centres-villes. Dans beaucoup de quartiers, c’est les uns d’un côté et les autres de l’autre, la ségrégation, les commerces ont disparu. En France, par rapport à d'autres pays, on a laissé se défaire le tissu urbain. Si nous avions eu dans les décennies passées une autre politique de l’urbanisme commercial, le monde ne serait pas ce qu’il est.
Je suis pour qu’il y ait un jour - le dimanche - où la consommation et l’argent ne soient pas rois. Si on généralise l’ouverture des magasins le dimanche, ce sont toujours les mêmes personnes, les plus fragiles et les plus pauvres, qui ne verront plus leurs enfants le week-end - car je sais que le "volontariat" dont on nous parle sera en fait un volontariat contraint ! Et la loi permet déjà d’ouvrir cinq dimanches par an.
Le commerce équitable est une des réponses les plus intéressantes qu'on ait trouvées ces dernières années. Il repose sur l'organisation des producteurs, et sur une distribution qui intègre les nécessités du développement, qui prend en compte les problèmes concrets des producteurs. Cela rend possible une garantie des prix, de la qualité, de la commercialisation. Cela montre qu'un autre commerce est possible, une conception de l'économie qui intègre autre chose que les intérêts financiers à court terme. »
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