"La nouvelle cohérence institutionnelle recherchée n'a pas été trouvée", a estimé le président
de l'UDF-Mouvement démocrate, interrogé par l'AFP. Alors que "la fonction présidentielle,
terriblement renforcée par l'élection au suffrage universel, le quinquennat et la pratique récente,
a absolument besoin d'un contrepoids", "les conclusions du comité Balladur, d'une certaine manière,
aggravent la confusion actuelle" entre l'exécutif et le législatif, a-t-il estimé.
"Au lieu de faire un équilibre, le texte renforce le pouvoir des mêmes", a-t-il regretté.
"Les maux de la Vè République ne sont pas corrigés, ils sont sur bien des sujets aggravés".
En organisant le premier tour des législatives le même jour que le second tour de la
présidentielle, "on ne sépare pas le pouvoir législatif du pouvoir exécutif, au contraire on le
soumet", a jugé le député des Pyrénées-atlantiques.
"De la même manière, le fait qu'on fasse au Parlement la charité d'avoir moins de 5% des
sièges à la proportionnelle veut dire qu'il n'y a pas de proportionnelle du tout", a-t-il regretté.
"On va laisser des miettes à ceux qui ne s'alignent pas sur l'exécutif".
"Troisième anomalie régressive et caricaturale", selon lui, la proposition de substituer au
système de parrainages des candidatures à la présidentielle un vote de pré-sélection par un collège
de 100.000 élus. "Il y aurait un vote des notables, qui classeraient les candidats, et un vote des
citoyens. Je suis persuadé que les Français n'accepteront jamais ce qui serait une citoyenneté à
deux étages".
Il a également critiqué la proposition de faire approuver les grandes nominations décidées
par le président par une commission parlementaire, après audition du candidat pressenti, et non par
le Parlement à la majorité qualifiée.